Le gouvernement sonne le glas pour l’ENA

Ecoles
Le rapport Thiriez présenté mardi 18 février propose une suppression de l’institution au bénéfice d’une Ecole d’administration publique. Matignon a immédiatement acquiescé.

L’ENA est morte, vive l’EAP ? La suppression de l’Ecole nationale d’administration au profit de la création d’une Ecole d’administration publique (EAP), une des 42 préconisations formulées par le rapport rédigé par Frédéric Thiriez, semble avoir trouvé un écho immédiat auprès du Premier ministre Edouard Philippe.

Une école de management public pour remplacer l’ENA

A peine ce rapport rendu public, Matignon a annoncé, via un communiqué, le remplacement de l’ENA par une « école de management public ». Celle-ci verra le jour à l’horizon 2022 tandis que les concours 2020 et 2021 seront organisés de la même manière que l’an dernier.

La création de cette nouvelle école publique, dont le nom n’est pas acté aujourd’hui, vise notamment à « décloisonner les formations des hauts fonctionnaires, quelle que soit leur future filière de spécialisation (administrative, judiciaire, technique, santé, territoriale), et notamment le développement d’un tronc commun de formation, ainsi que d’expériences de travail en commun durant la scolarité », explique le Premier ministre dans un communiqué.

Pour autant, une telle mesure ne sous-entend pas la fusion de l’ensemble des grandes écoles publiques. Exception faite de l’EH3S et de l’EHESP appelées à ne former plus qu’un seul établissement. « La nouvelle « École des hautes études de la santé et de la sécurité sociale » formerait aussi bien les directeurs d’hôpital et d’établissements médico-sociaux que les dirigeants des organismes de sécurité sociale », précise le rapport Thiriez.

« Une phase générale de six mois commune à tous sera suivie d’une phase plus spécialisée par famille de métiers, avec d’un côté la filière « Administration » (l’actuelle ENA, l’INET, l’EHESP et l’EN3S) et de l’autre la filière « Justice et sécurité » (ENM, ENSP, ENAP) », préconise Frédéric Thiriez qui a réalisé quelque 260 auditions avant de publier sa mission.

La deuxième phase se déroulerait au cours de la scolarité dans les différentes écoles, que les élèves rejoindraient donc après six mois et non un an.